Et si votre dépendance ne se trouvait pas là où vous l’imaginez ?
Dans un contexte de pression croissante sur les ressources, beaucoup d’entreprises cherchent à sécuriser leur approvisionnement en matières premières. Pourtant, ce n’est pas toujours la matière en elle-même qui constitue le plus grand enjeu, mais bien les interdépendances au sein d’un écosystème plus large.
Un fournisseur d’emballages dépend autant des matières premières que des marchés qu’il sert. De même, un fabricant textile peut voir sa production perturbée non pas par un manque de coton en tant que matière première, mais par des facteurs indirects : une envolée soudaine des coûts logistiques, des restrictions réglementaires sur certains procédés de fabrication, ou encore une sécheresse qui, en limitant l’accès à l’eau nécessaire au traitement des textiles, ralentit la production. Les risques ne sont pas toujours là où on les attend.
Prenons l’exemple du carton. On pourrait croire que son principal facteur de dépendance est le bois, mais en réalité, ce sont la demande de ses clients, l’accès à l’eau et à l’énergie pour la production ainsi que la gestion des matières recyclées qui déterminent sa robustesse. Un producteur de cartons destinés aux emballages de pommes de terre verra son activité fragilisée si la récolte est mauvaise… bien avant de manquer de fibres de papier.
C’est là que l’approche écosystémique et territoriale prend tout son sens. Plutôt que de sécuriser uniquement ses propres ressources, il s’agit de co-construire des solutions collectives avec d’autres acteurs du territoire.
De la compétitivité à la coopération : la robustesse par l’approche collective
Olivier Hamant nous rappelle que dans la nature, ce qui prospère n’est pas ce qui est le plus efficace à court terme, mais ce qui sait s’adapter aux changements en s’appuyant sur un réseau diversifié.
Dans l’industrie du carton, cette approche se traduit par :
✅ Mutualiser les ressources : Partager des infrastructures comme les stations d’épuration ou les systèmes de récupération de chaleur permet de réduire les coûts et les risques liés à l’eau et à l’énergie.
✅ Valoriser les déchets en boucle locale : Travailler avec d’autres industries pour réemployer les résidus de production, par exemple en intégrant les chutes de carton dans des matériaux de construction ou en co-développant des emballages plus durables avec ses clients.
✅ Créer des filières locales de recyclage : En s’associant avec d’autres acteurs, un fabricant de cartons peut garantir un approvisionnement plus stable en matières recyclées et limiter sa dépendance aux marchés mondiaux du papier.
✅ Diversifier les débouchés grâce aux synergies locales : Plutôt que de dépendre d’un seul secteur (comme l’agroalimentaire), un fabricant de cartons peut explorer d’autres usages (emballages techniques, mobilier, panneaux isolants biosourcés) en collaborant avec des entreprises locales innovantes.
Des entreprises belges qui misent sur le collectif
En Belgique, plusieurs entreprises ont déjà intégré ces logiques de coopération territoriale :
- VPK Packaging Group, spécialiste du carton recyclé, travaille avec un réseau de fournisseurs et de récupérateurs locaux pour stabiliser ses flux de matières premières.
- Ethiquable, coopérative spécialisée dans les produits biologiques issus du commerce équitable, s’engage activement auprès de coopératives de petits producteurs de cacao. Par exemple, elle collabore avec la coopérative FECCANO en Haïti pour améliorer la qualité du cacao et assurer une rémunération équitable aux producteurs.
- Etex, dans le secteur du bâtiment, a développé un réseau de partenaires pour récupérer et revaloriser ses propres déchets de production, limitant ainsi son besoin en matières premières vierges.
S’allier pour aller plus loin : vers des territoires résilients
L’avenir des entreprises ne se joue pas en silo. En intégrant une approche écosystémique et territoriale, en tissant des coopérations locales mais aussi en partageant des infrastructures, elles créent de véritables collectifs économiques capables d’absorber les chocs et d’innover ensemble.
La résilience ne se limite plus à une seule entreprise : elle devient un enjeu de filière et de territoire.
👉 Avec qui pourriez-vous vous allier pour renforcer votre robustesse et celle de votre écosystème ?
